La Rue la Nuit, 1947, Paul Delvaux
Ce n’est pas une fille de peu
C’est une fille de feu
Une fille de l’air
Une fille en l’air
Elle est tout en haut du réverbère
Elle danse
Les blessures de la nuit elle panse
Sa robe tamise la lumière électrique
Le nocturne devient élastique
La lune s’empourpre
Les étoiles frémissent
Vainement j’articule
Mes clavicules
J’essaye de me hisser
Sur ce mât sans voile
Matelot sans bateau
Sans port
Cherchant l’attache
Là haut, là haut
Sur ce regard au regard méprisant
A l’éclat méprisant
Un chien me regarde
La truffe ronde comme une ampoule
Il m’observe
Puis claudiquant
Boitillant
Vient pisser
Sur mes chaussures qui baillent
Mon désespoir silencieux….
Les trois Bancs, photographie de Vincent Citot, 2019, France
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