« Un banc aux planches disjointes… » et « Ce n’est pas une fille de peu… », deux poèmes d’Eric Mercier illustrés par Vincent Citot et Paul Delvaux

La Rue la Nuit, 1947, Paul Delvaux

Ce n’est pas une fille de peu

C’est une fille de feu

Une fille de l’air

Une fille en l’air

Elle est tout en haut du réverbère

Elle danse

Les blessures de la nuit elle panse

Sa robe tamise la lumière électrique

Le nocturne devient élastique

La lune s’empourpre

Les étoiles frémissent

Vainement j’articule

Mes clavicules

J’essaye de me hisser

Sur ce mât sans voile

Matelot sans bateau

Sans port

Cherchant l’attache

Là haut, là haut

Sur ce regard au regard méprisant

A l’éclat méprisant

Un chien me regarde

La truffe ronde comme une ampoule

Il m’observe

Puis claudiquant

Boitillant

Vient pisser

Sur mes chaussures qui baillent

Mon désespoir silencieux….

Les trois Bancs, photographie de Vincent Citot, 2019, France

Pour écouter le poème Un banc aux planches disjointes…, cliquez ICI

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